vendredi 17 décembre 2010

London Calling Part II

Vi, je sais, le premier post n'était pas passionnant.
Je crains que celui-ci ne soit encore pire. Je vais maintenant parler de bouffe. Dans un prochain post, j'aborderais l'architecture.

Oui, car au-delà de la surprise due au spectaculaire changement du pouvoir d'achat londonien, j'ai été mis sur le cul par la qualité de certains restaurants.

Pour ne rien vous cacher, mes "séjours linguistiques" adolescents m'avaient laissé un bien piètre souvenir en ce domaine. A l'époque, la perspective de devoir manger de la bouffe anglaise, des semaines durant me faisait vivement rechercher une bonne excuse pour tenter d'y échapper.

Fish and Chips, et Chips au vinaigre étaient les rares choses que j'aimais bien bouffer chez ces enfoirés de la Perfide Albion.
Désormais, force est de constater qu'ils savent vivre ces putains de Rosebeefs.
Même Ducasse a ouvert un restau 3 macarons au Dorchester. Alors là, moi je dis stop! Est-ce qu'on s'amuse nous à faire de Paris LA capitale européenne de la Finance? Non! Bon, alors que chacun reste à sa place. Paris pour la bouffe, et Londres pour les pépètes.

75£ à la carte, 3 plats. Je sais que je vais en faire bondir. Mais finalement, ce n'est pas inabordable. Moins de 100€ pour manger dans un 3***.

Passons. J'ai aussi pas mal écumé les restaurants asiatiques.
Un truc nommé Hakkasan, franchement très bon.
Et un autre Umu. Un restaurant japonais façon bouffe traditionnelle de l'ancienne capitale impériale : Kyoto.
Le meilleur morceau de boeuf becté de ma vie. Et pourtant, j'ai bouffé de la bidoche dans tous les sens. Du charolais, du salers, du limousin, du massé à la bière Japonais.
Mais alors çà. Un boeuf "Grade 6 Wagyu, hoba leaf, seasonal vegetables pour £39". Vraiment, délicieux. Un peu petit en portion, mais sincèrement hors du commun. Présenté comme un magret de canard, saignant, et tendre comme du filet d'autruche.








jeudi 16 décembre 2010

London Calling




Quand tu as ce genre de musique dans la tête (ou dans ton balladeur mp3) alors que tu te ballades dans les rues de London, alors 2 options possibles :
1°) Tu es assez vieux pour avoir connu les années 70 et tu luttes péniblement pour te considérer toujours jeune.
2°) Ou alors, tu es un espèce d'animal bizarre, celui qui porte un perf à clous, au fond de la salle, maquillé comme une porte de prison, le teint blafard, et surtout parce que "les autres, c'est tous des cons";

Pour moi, c'est clair, je rentre dans la catégorie Uno. Pinaise. Je n'avais plus remis les pieds à Londres depuis Mathusalem. 'tain que çà a changé. C'était un bouge sinistre et glauque, rempli de punks et de punkettes. L'oseille visiblement manquait.
Je dois dire que mes souvenirs les plus frais étaient aussi les plus anciens. J'ai connu l'Angleterre de Maguie Thatcher. Et franchement, ce n'était pas un pays festif. Pourtant déjà, il régnait une forme de cosmopolitisme étonnant pour nous Français.

L'aristo en complet côtoyait le Paki épicier ou teinturier. Les vendeurs des magasins de sapes nous prenaient pour de parfaits ahuris sans aucun savoir vivre ni aucun goût. Les taxis coûtaient que dalle. Idem pour le métro, mais celui-ci était vraiment cra cra.

En arrivant de France, on devenait soudain les Rois du pétrole. Tout était tellement moins cher qu'en France. Les 501 valaient 3 fois moins cher. Les CD en France valait un truc comme 120FF, et même avec la Livre à 10 balles, on revenait les bras pleins. D'une part parce qu'on pensait ramener le tube qui allait faire bouger la France dans 6 mois, et d'autre part, parce que c'était tellement bon marché.

Et puis voilà, ces enculés nous ont piqué les JO 2012, ils ont connu une croissance digne de pays du 1/3 monde (qu'ils étaient devenus) pendant 15 ans. Et voilà, maintenant, London, c'est comme un Monaco géant.
Bon, faut dire que le péage urbain incite facilement les pilotes de Fiat500 à reconsidérer la question d'aller passer une journée à Londres.
Mais punaise, quelle quantité et surtout quelle concentration de bagnoles à plus de 100000€. Franchement, c'est devenu hallucinant.

Et puis, pour le coup, maintenant, les petits péquenauds du tiers monde, c'est nous. Le Taxi, je ne lui ai jamais laissé moins de 10 livres, même pour des petits trajets.

Bon la suite un autre jour. Après ce bilan du parc automobile prodigieusement insipide.

mercredi 15 décembre 2010

Cassandres

Voui, je sais, j'ai manqué d'assiduité, mais bon, je viens de passer une grosse douzaine de jours chez les grands bretons (cf un autre post à venir), et puis, en Novembre, j'avais pas trop la tête à blogspot.
Aujourd'hui, j'ai envie de vous faire part d'une anecdote personnelle qui traite d'une prévision "nostradamienne" me concernant.
Je pense l'avoir déjà abordée ici, mais bon, ce petit séjour à London me l'a remis en pleine goule.

Voici quelques années, alors que j'étais sur le point de m'expatrier pour une période indéterminée dans un pays francophone maghrébin (et partiellement hispanophone cf ceux qui se souviennent du Traité de Berlin), je déjeunais en compagnie d'une cousine germaine de mon père. Heureuse pour moi et pour l'opportunité qui s'ouvrait à moi de manger P'stella et Couscous à foison, celle-ci ne put s'empêcher de me faire part de ce qu'elle prévoyait pour moi.

De brutales déconvenues à mon retour (professionnelles, climatiques, "habitationnelles") de sous les tropiques.

Mais surtout, elle m'annonça ce qu'allait être mes années de 30aine.... J'allais rentrer célibataire, me retrouvant sur un marché où les meilleurs produits étaient encore plus vite partis que les bonnes affaires lors des soldes du Bon Marché.
Célibataire donc, mais surtout condamné à taper dans le marché de la 2nde main, ou si vous préférez de l'occasion.

Il est vrai que son discours était empreint de bon sens. Mais pensant triompher de ce monde obscur et sombre, je comptais sur ma bonne étoile, mon mérite et mon système "D" pour contredire ses augures.

Bien mal m'en a pris. Cela fait maintenant quelques années que je suis rentré. Le retour fut encore plus brutal que prévu. Et bien évidemment, dans tous les domaines qu'elle avait anticipés.

Samedi dernier, me voilà donc en club de nuit, à London : Annabelle's. Les amis qui m'avait fait profiter de leur "membership" m'avait prévenu : "c'est plein de putes, souvent russes, souvent très jeunes, et plein de vieux messieurs qui allongent l'oseille".

Je m'étais contenté de répondre "mais combien coûte le "Valet Parking" pour garer mon engin auprès de cette clientèle là?".

Armé de tout mon courage, et de toute ma motivation, je pénètre dans ce tout petit truc de rien du tout : Annabelle's n'a que 2 bars, une piste microscopique. J'avais l'impression de rentrer dans un boîte Aixoise qui s'appelait le "Richelm", du temps de mes études. La seule différence étant le type de bagnoles qui déposaient des gens devant l'entrée.

Bref, je m'attends à me faire solliciter, entreprendre. Mais vous connaissez mon goût pour la sociologie. Je me demande comment elles vont s'y prendre.

10 minutes plus tard, me déhanchant sur "alors on danse", une blonde, hélas pas russe, mais britannique me saute au cou et me fait danser le Rock comme si j'étais la meuf, et elle, le mec.
5 minutes durant, sans pouvoir me libérer sans l'envoyer voler, je me débats pour ne pas me faire rouler une pelle et qu'elle laisse mon service 3 pièces loin de ses mimines. Je m'en tire avec une salutation polie, façon "je me penche pour mimer un baise-main". Et notre britannique de marmonner un truc inaudible et pas très poli...

Mes amis ayant assisté à la scène en se bidonnant, je les entraîne vers le bar (100£ les 2 téquila/vodka Citron) pour me remettre de l'expérience. Mes amis se marrent. Puis d'un hochement du menton, me désignent ma "conquête" du soir. Putain, de putain de putain de bordel de merde. J'en fais encore des cauchemars 5 jours après.

Dans l'obscurité de la piste, elle faisait déjà bien plus âgée que moi. Mais là, en pleine lumière, assise à 7 mètres, sa robe rouge inoubliable ne faisait que souligner ses 50 années super tassées, tirant sur la jeune 60aine : même si çà tenait plus de la meuf qui se fait lipossucer et retirer toute la peau qui dépasse, faut quand même de l'appétit.

Mes amis, habitués de l'endroit, dans un sourire sarcastique, de m'expliquer : "tu es vraiment trop con, tu aurais pu te faire un paquet de biftons. C'est Mrs XXX, elle est mariée à un fossile, Lord Bidule, et claque le patrimoine de son époux en fringues, bagnoles, bouffes, bijoux et GIGOLOS".

Pinaise MARGE!!! Cette conne m'a prise pour un Gigolo. Finalement, je suis reparti penaud, bien déçu de ne pas avoir été sollicité par des putes mais par une vieille aristo londonienne.

Autosatisfaction = zéro

Moralité, j'ai compris le désarroi de certaines de mes amies quand elles se font entreprendre par un vieillard. Au lieu de prendre çà pour un hommage à leur pouvoir d'attraction, elles n'apprécient pas d'être prises pour des putes.